Bourgogne

Un long weekend le long du canal de Bourgogne

La Bourgogne,  c’est le terrain de jeu de nos premières fois cyclistes : le premier voyage à vélo de Miha pour tester la tente avant de partir en Islande en 2014, les premières vacances à vélo d’Alma en 2019 lorsqu’elle avait 10 mois, et cette fois, la première expérience en famille, chacun sur son vélo, pour ce weekend prolongé de l’Ascension.

On part en début d’après-midi de Venarey-les-Laumes, Léna sur son Gibus 16 pouces et Alma sur un Ridgeback 20 pouces. A chaque voyage, on repense notre équipement pour essayer de s’adapter au mieux aux filles et cette fois, on a décidé de partir sans charrette et sans tandem pour voir combien de kilomètres elles sont capables de faire sur leur petit vélo. Par sécurité, Miha a tout de même le followme accroché à son vélo et j’ai un porte-bébé et un tire-vélo sur le mien.

On fait les premiers kilomètres sous la pluie mais les filles sont contentes d’enfiler leur pantalon de kway tout neuf et ne semblent pas du tout affectées par la météo. Quelques kilomètres plus loin, on croise Djay, le Nomade du futur, qui vit sur les routes depuis 4 ans avec son chien et une charrette-caravane de 400kg qu’il tire avec un tricycle. Il nous montre son matériel, nous fait essayer son vélo, nous raconte sa vie nomade au rythme d’une dizaine de kilomètres par jour. C’est impressionnant mais on n’est vraiment pas tentés par le poids qu’il se trimballe et le peu de distance qu’il peut parcourir chaque jour.

Malgré la pluie, les filles montent sans problème les 38 écluses consécutives de l’échelle de Marigny et on pose la tente à côté de la dernière. On retrouve de suite nos habitudes de bivouac : les pâtes au pesto, la douche à l’eau froide du bidon, les filles surexcitées dans la tente transformée en château gonflable !

Le lendemain, le ciel est nuageux mais le temps est sec et on continue tranquillement notre chemin le long du canal. Alma gère bien les vitesses de son nouveau vélo qui l’aident à monter les ponts et les écluses. Léna nous raconte comment elle change ses vitesses invisibles et le fait est, qu’elle refuse l’aide et monte courageusement toutes les écluses et les ponts ! On n’avance pas bien vite, à 10km/h de moyenne, mais le canal n’est jamais monotone. Il commence à faire chaud et pour motiver les troupes, on promet un camping et une glace à Pouilly-en-Auxois si on arrive à faire 28 km … et ça marche ! On y trouve même une piscine qui nous illustre que les filles avaient encore de l’énergie !

A la sortie de la ville, le canal passe dans un tunnel sur plusieurs kilomètres et il nous faut faire un détour qui emprunte quelques routes et montées. On accroche les filles à nos vélos jusqu’à rejoindre le canal dont les écluses descendent désormais. Il commence à faire vraiment chaud mais l’air des descentes à chaque écluse nous rafraichit, on est souvent à l’ombre des arbres et on fait des batailles d’eau dès qu’on trouve une fontaine !

On croise quelques cyclistes et quelques immenses péniches de commerce transformées en logement de luxe. Un éclusier nous raconte qu’une semaine à bord peut coûter jusqu’à 100.000€ et que les touristes sont généralement des américains qui viennent découvrir les vignobles bourguignons. Il parait même que Sting et Barbara Streisand sont des habitués !

Le soir, on trouve une écluse parfaite pour y poser la tente sous un cerisier. Les filles semblent ne pas avoir assez pédalé et jouent sur leur vélo le long du canal. On observe les ragondins qui font leur toilette du soir, on essaie d’éloigner le milan qui attaque les canetons et on s’endort dans la cacophonie des coassements.

Le lendemain, il fait carrément trop chaud et on se rend compte qu’on n’est plus qu’à une trentaine de kilomètres de Dijon alors qu’il nous reste encore deux jours. On n’avait pas soupçonné que Léna pourrait faire facilement 30 km par jour du haut de ses 4 ans et de ses 16 pouces ! On pédale jusqu’à une guinguette où on s’arrête manger et réfléchir à la suite. C’est là qu’on découvre que tous les trains du lendemain entre Dijon et Vénarey sont complets et qu’il y a une alerte météo orange le soir même pour orage et vent violents. On tourne la question dans tous les sens et on en conclut que le plus raisonnable reste de récupérer le van le soir même pour éviter une tempête sous la tente.

L’orage commence au moment où on charge les vélos sur le porte-vélo. Léna s’est déjà endormie dans son siège auto.

En 4 jours seulement, on a retrouvé tout ce qu’on aime tant dans le voyage à vélo et en particulier le sentiment de liberté qu’il nous procure. Alors que beaucoup disent se lancer dans ce type de voyage pour sortir de leur zone de confort, Miha aime dire que chez nous, on voyage pour retrouver notre zone de confort. Et c’est vrai que les moments qu’on passe tous les quatre sur les routes et sous la tente sont toujours agréables et insouciants.

Pas une fois elles ne se sont plaint de la pluie ou de la chaleur, et même pas d’avoir mal aux fesses ! Pas une chute, pas une crevaison, pas un seul « c’est quand qu’on arrive » ! Le seul regret d’Alma a été de ne pas avoir de sacoches pour pouvoir porter ses affaires. Son cadeau d’anniversaire est tout trouvé !

Prêtes pour le canal de Nantes à Brest cet été et pour encore beaucoup de vacances à vélos…

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